Michel ADANSON
Naturaliste français né à Aix-en-Provence en 1727 et mort à Paris en 1806.
Passionné de botanique, enfant déjà il observe et note scrupuleusement ses observations. Initié par Needham (l’ami gallois de Buffon) à l’utilisation du microscope et brillant élève de Jussieu au Muséum, il s’embarque à l’âge de 22 ans pour le Sénégal d’où il ramène un herbier de 30.000 plantes. Systématicien émérite, il étudie aussi les mollusques (malacologie) et les poissons (ichtyologie). Son voyage dure 5 ans. Depuis sa base de Saint-Louis, il sillonne la presqu’île du Cap-Vert au cours de nombreux périples d’études et en dresse la première carte précise. A cette époque Dakar est encore un petit village de pécheurs Lebou.
A son retour, il publie une "Histoire Naturelle du Sénégal". Un ouvrage de référence pour les botanistes.
Largement ignoré, dénigré voire raillé par ses pairs à l’époque, Adanson a eu le tord de critiquer la classification des plantes du grand Linné, et même, sacrilège au Muséum, Buffon ( en fait, il s’interdit un comportement de courtisan pour voir son travail reconnu).
Les esprits les plus éclairés le défendent cependant, tel Cuvier pour qui il reste l’un des grands maîtres à penser du siècle. D’autres l’utilisent sans même le citer, tel Lamarck, qui trente ans plus tard approfondit les idées qu’Adanson à émises dans ses travaux philosophiques.
Comme Diderot, c’est un grand libéral et un rationaliste. Ayant reçu une éducation religieuse et croyant, il est pourtant profondément tolérant et comme Rousseau, il croit au primitivisme et à la bonté de la vie naturelle. Proche des populations locales lors de son séjour africain, il désapprouve la traite, mais n’a jamais non plus tenté de s’y opposer.

Il est le premier à décrire (de manière scientifique) le Boabab, qui en son hommage porte désormais le nom officiel de Boabab Adansonia. Un nom qu’il refusa toujours de donner à cet arbre car nommé selon la nomenclature binaire latine de Linné.
Qui sait peut-être Adanson a-t-il planté ou du moins observé ce baobab photographié à Bel-Air (Cap-Vert -Sénégal) en 1881.
Féru de latin et de grec, mais aussi très attentif aux noms donnés par les autochtones, Adanson veut donner à chaque plante un nom sans rapport avec aucune langue existante, en tirant au sort des syllabes : Kalanchoé, Karnongolam, Schundapana. Il souhaite une langue scientifique universelle, pour une meilleure circulation du savoir. Précurseur, éclairé, de la réforme de l’orthographe, ses écrits, notes et autres rapports sont souvent difficiles à déchiffrer. Un paramètre de plus qui ne facilite pas la diffusion de son oeuvre.

En 1757, Adanson émet l'hypothèse que la décharge du silure du Sénégal, pourrait être analogue à celle de la bouteille de Leyde. Une première approche, en somme, du phénomène électricité !

En 1759, il est nommé membre de l’Académie des Sciences.

Il conçoit, en 1774, le plan d’une oeuvre gigantesque, une encyclopédie générale consacrée à la description de toutes les espèces d’animaux et de plantes vivantes connues. Une oeuvre qu’il va essayer durant toute sa vie de concevoir, sans succès.
En 1775, il mentionne dans ses écrits, la nullité de la théorie de la génération spontanée (définitivement abandonnée avec Pasteur) et partant de ses observations et expérimentations jette les bases, très peu documentées il est vrai, de ce qui deviendra la théorie de l’évolution et la génétique.

Botaniste du Roi, la révolution le ruine. Il s’enferme alors dans une solitude studieuse jusqu’à sa mort.
Sur les traces de ...
Après une vie mondaine bien remplie sous le Consulat, le Directoire et l'Empire, la belle Aglaé Adanson, sa fille, se retire à Balaine dans le Bourbonnais près de Moulin, dans la propriété que lui lègue en 1812 un ami de la famille.
Aglaé se défait des terres arides et garde pour dessiner son parc, les sols les plus riches et les mieux situés, qu'elle draine, assèche et protège des vents. Sa passion pour la botanique et les plantes la conduit à entreprendre toute une série d'expérimentations.
Le Jardin à l'anglaise de 20ha, créé a partir de 1804, qui constitue l'ARBORETUM du Château de Balaine est un lieu qui mérite une visite.
03460 Villeneuve sur Allier - Tél.: 04 70 43 30 07
http://www.arboretum-balaine.com